Avis d’expert, par Fred Weiller, Directeur Marketing Europe d’Aras.
D’ici 2026, les batteries des voitures électriques devront disposer chacune de leur propre passeport, regroupant les informations non seulement sur les composants et l’origine des matières premières, mais aussi sur l’état actuel et les possibilités de recyclage. Objectif : garantir une plus grande transparence sur leur cycle de vie et une meilleure prise en compte de leur traçabilité environnementale.
Pour les acteurs de la filière, ce nouveau « passeport batteries » européen n’est pas seulement une obligation légale, c’est aussi une opportunité : celle de s’appuyer sur une gestion moderne de leurs données, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à leur utilisation et leur recyclage, pour analyser et évaluer de manière exhaustive le flux continu d’informations, et ainsi créer des produits plus innovants et des chaînes de valeur plus efficaces.
Les batteries, dont la durée de vie prévue peut aller jusqu’à 20 ans pour les plus grosses, génèrent d’importantes quantités de données, couvrant l’extraction des matières premières, la production, les différentes options d’utilisation et les options de recyclage final. À l’initiative de l’Union Européenne, ces données devront être stockées à l’avenir.
Les entreprises pourraient profiter de cette obligation réglementaire pour générer des informations et des analyses précieuses à partir des données collectées afin d’optimiser leur propre chaîne de production. En s’appuyant sur une solution de gestion du cycle de vie des produits (PLM), elles pourraient demain être en mesure de rassembler tous les détails de la conception, des phases de vie et des informations relatives à l’utilisation des batteries, via une véritable continuité numérique.
D’autant plus que les phases de vie des dispositifs de stockage d’énergie ne se limitent pas à la production et au recyclage, mais comprennent également diverses utilisations alternatives.
Au bout d’une dizaine d’années, les batteries des voitures électriques ont atteint la fin de leur première vie. Moyennant de légères modifications, les batteries pourraient avoir une seconde vie, par exemple, dans des stations de recharge pour véhicules électriques ou pour le stockage de systèmes solaires privés.
Economie circulaire dans l’industrie : de la théorie à la pratique
Permettre aux entreprises de suivre les différentes phases du cycle de vie d’une batterie afin de les intégrer dans une stratégie globale, incluant y compris les processus en amont et en aval, nécessite cependant de disposer d’une stratégie de données efficace, qui s’appuie sur une solution flexible.
Avec le PLM, les entreprises intègrent les données issues des phases de conception et de fabrication d’un produit, ainsi que les informations provenant de la chaîne d’approvisionnement et de recyclage. Les données des différentes phases d’utilisation peuvent également être facilement intégrées via des interfaces. L’entreprise dispose ainsi d’une vue d’ensemble de la batterie, y compris d’une option d’analyse de simulation, par exemple, pour exécuter numériquement différents scénarii de recyclage.
En reliant ce fil numérique aux données d’exploitation et de performance, tout au long du cycle de vie, les organisations peuvent bénéficier d’un avantage en termes d’informations pour mettre en œuvre des économies d’énergie drastiques ou des innovations par le biais de nouveaux développements de produits. En résumé, l’économie circulaire industrielle passe enfin de la théorie à la pratique.
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